HISTOIRE ET ORIGINES DU JARDIN JAPONAIS
La Religion Shinto à l’origine d’un lien fort entre les hommes et la nature
L'archipel du Japon est resté isolé du monde pendant de nombreux siècles. Les Japonais vivent alors en harmonie totale avec la nature luxuriante et très riche qui les entoure.
Leur religion ancestrale, le shintoïsme, donne les règles à suivre pour respecter la terre-mère, et certains éléments naturels (les montagnes, les cascades, les rochers, les arbres etc.) sont la demeure des « kami » ou esprits. Ces lieux naturels sacrés font l'objet de pèlerinages et la nature est partout vénérée jusqu'à notre époque moderne.
Les prémices du jardin japonais
Si les temples sont rares avant les Ve et VIe siècles, ils se développent peu à peu et les Japonais aménagent les espaces sacrés de leurs sanctuaires avec des encadrés de sable ou de minéral. Entre le IVe et le VIe siècle, les premiers essais de jardins japonais sont de simples tertres ou monticules symboliques, évoquant les montagnes.
Parallèlement, la culture de rizières en terrasses fait son apparition et façonne un nouveau paysage au Japon : les Japonais ne sont plus uniquement spectateurs du paysage, ils le façonnent aussi. D’ailleurs, le terme « Shima » qui désigne le jardin en japonais, a pour sens premier « terre dont on a pris possession », ce qui illustre la volonté des Japonais de reproduire une nature idéale dans leur propre espace.
Premiers jardins japonais : L’influence de la Chine et du bouddhisme
Le jardin japonais fut fortement influencé par le proche empire chinois, très en avance sur son temps, et par son bouddhisme, pratiqué au Japon dès l’an 552.
Le diplomate japonais Ono no Imoko est envoyé en Chine pour tenter un rapprochement inédit avec la cour impériale en l’an 607 puis 608. Il décrira à son retour les multiples jardins chinois qu’il a pu visiter.
Dès l’or, l’aristocratie japonaise n’aura de cesse de posséder ses propres jardins.
Les premiers jardins japonais étaient de grands étangs pourvus d’îles, que l’on avait plaisir à parcourir en barque, les pierres dressées symbolisant les montagnes. D’ailleurs, le terme japonais pour paysage est san-sui, ce qui signifie « eau et montagne ».
Même si l’empereur Richu fit créer un étang en l’an 401 pour son palais de Ihare, le premier jardin japonais répertorié, aujourd’hui disparu, fut réalisé pour l’impératrice Suiko en l’an 612. Il représentait le mythique mont Meru (Shumi) des bouddhistes, perché sur une île au milieu d’un lac et relié à la terre par un pont en forme d’arche, typiquement chinois.
L’émergence du premier style de jardin japonais
Le jardin japonais va ensuite acquérir sa propre personnalité avec le style d’architecture Shinden-zukuri, de l’époque Heian (794-1185) : le jardin est alors ouvert vers le sud, et encadré par le palais sur les autres points cardinaux, ce qui est idéal pour les festivités de la cour impériale mais aussi pour la mise en scène.
La géomancie chinoise feng-shui et le concept de Ying-Yang exercent également leur influence sur les jardins : par exemple, un ruisseau alimente l’étang et ses îles reliées par des ponts, métaphores du salut ou du passage vers le monde d’Amida Bouddha. Il n’existe plus de jardins représentatifs de ce style à ce jour.
L’apparition du jardin japonais Zen
C'est au VIe siècle que le Zen, branche japonaise du boudhisme mahāyāna, fait son apparition via la Chine. Basé sur la méditation assise « Zazen » pour atteindre l'éveil, il consiste au détachement, à la volonté de vivre l'instant présent « ici et maintenant ».
Le bouddhisme zen se développe peu à peu, tout en intégrant les traditions Shinto des ancêtres. Lors de la période Heian (798-1185) la plupart des aristocrates le pratiquent, comme bientôt toutes les castes de la société japonaise.
Les premiers jardins japonais zen, assez minéraux, sont créés lors de l'époque Kamakura (1185-1333). Ils représentent l’univers entier, reproduit sur un espace assez restreint. Les moines zen, ouverts et tolérants pour leur époque, font beaucoup pour populariser et développer ce style de jardin japonais.
Le plus célèbre étant celui de Ryoan-ji.
L’apogée du jardin japonais : raffinement et professionnalisme
Lors de l’époque Muromachi (1333-1573), les premiers jardiniers semi-professionnels font leur apparition.
Les Samouraïs (noblesse militaire) veulent posséder leur jardin de contemplation, enclos que l’on observe comme un tableau, encadré par la fenêtre d’une alcove.
Vers l’an 1500, le style de jardin japonais Shinden, encore plus raffiné (Sukiya-zukuri), fait son apparition, ainsi que les maisons de Thé. Dans ces jardins, un maître du thé pratique la cérémonie du thé et les premiers bouquets Ikebana y sont exposés. Cet espace clos, propice à la méditation, symbolise l’ermitage isolé, perché près du sommet d’une montagne.
Les jardins japonais de promenade
A l’époque Edo (1600-1868), les jardins japonais s’étalent plus largement autour des palais et villas aristocrates et bourgeoises, afin de donner la possibilité de se promener longuement, en toute quiétude.
Bientôt, des allées couvertes permettront les promenades abritées au bord de l’eau, voire au-dessus de celle-ci.
Le jardin japonais contemporain
L’époque Meiji (1868-1912) s’inspire des jardins occidentaux : on voit apparaître des étendues de pelouse et la diversité des plantes employées augmente largement.
Cet attrait pour la modernité détournera même les japonais de leurs traditions et beaucoup de jardins japonais seront délaissés durant cette période.
Il faudra attendre les années 1930 et l’influence de grands concepteurs comme Mirei Shigemori, pour voir apparaître le jardin japonais contemporain et relancer définitivement l’intérêt des japonais pour leurs jardins.
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